Il y a quelques semaines, j’ai rencontré Pascal afin de réaliser un reportage sur sa savonnerie Sacé Nature.
J’ai eu la chance de pouvoir assister à la fabrication d’une tournée de savon de A à Z !
A cette occasion, Pascal a produit du savon à l’ortie, en m’expliquant qu’il avait commencé à le vendre depuis peu mais que celui-ci avait beaucoup de succès, et il devait donc en avoir d’avance ! Il s’est rendu compte en discutant avec ses clients que beaucoup d’entre eux avaient des problèmes de peau (exéma, psoriasis..), et il a créé ce savon spécialement pour eux. Il contient uniquement de l’huile d’olive et de l’ortie, réputée pour ses bienfaits sur la peau.
Pascal réalise ses savons à son domicile, à Sacé, en Mayenne, dans une pièce qu’il a réservée pour y installer son laboratoire.
Je suis arrivée à 9h chez lui et nous avons passé environ deux heures ensemble pour la première phase de préparation du savon. Tout en travaillant et pendant que je le photographiais, il m’a expliqué tout le processus de fabrication, c’était passionnant !
J’en ai profité pour réaliser une petite interview que je vous partage ici :
Bonjour Pascal ! Est-ce que tu peux nous expliquer comment t’es venu l’idée de fabriquer des savons, car ce n’était pas ton métier à la base ? :
«Non, en effet. Lors d’un voyage au Maroc, il y a 3 ans, j’ai fait la rencontre d’un savon à la lavande dans la douche d’un riad. Une alchimie s’est soudainement créée… En rentrant de voyage, j’ai abandonné définitivement les gels douche !
Mais l’histoire ne s’est pas arrêtée ici… Je me suis informé sur le processus de fabrication, et j’ai commencé à créer mes propres savons. Mon entourage m’a encouragé à poursuivre, leurs critiques et leurs nombreux retours positifs, ont été déterminants dans ce projet.
L’envie d’entreprendre était ancrée en moi depuis des années, j’ai donc décidé de me lancer ! »
J’imagine qu’on ne s’improvise pas artisan savonnier comme ça, il y a des normes ? Tu as suivi une formation ?
« Oui, il y a des normes très strictes ! Afin de ne rien laisser au hasard, j’ai suivi une formation diplômante de savonnier à l’UESS (Université Européenne des Saveurs et Senteurs) à Forcalquier, dans le sud de la France. J’ai également suivi une formation à la chambre des métiers et de l’artisanat pour m’orienter sur le statut de micro-entrepreneur.
Ça a été ensuite le parcours du combattant pour créer la savonnerie : élaborer ses formules, les faire valider par un toxicologue, investir dans du matériel aux normes, installer un laboratoire en conformité avec les normes cosmétiques, trouver les fournisseurs des matières premières (des fiables!), créer les étiquettes réglementaires (un grand merci au designer!)… Bref il a fallu être patient et déterminé ! »
Est-ce que tu peux nous parler un peu de tes savons, des produits que tu utilises :
« J’ai fait le choix de travailler en saponification à froid pour conserver toutes les propriétés généreuses des huiles pour la peau. J’ai aussi créé des formules sans huile de palme, sans colorant ni parfum de synthèse. Je n’ai pas la certification Bio mais je ne travaille qu’avec des huiles végétales, des huiles essentielles, de l’argile et des plantes bio… Seul le miel n’est pas bio mais il est local, il provient d’un apiculteur de Montflours.
Je suis attentif à ne générer que très peu de déchets lors de la fabrication (environ une poubelle par mois). L’emballage que j’utilise (étiquette règlementaire obligatoire + petit papier kraft alimentaire pour le transport) est le minimum que je puisse faire afin de m’approcher du zéro déchet. »
Quels sont tes réseaux de distribution, où peut-on se procurer tes savons ? As-tu un site internet ?
« Non je n’ai pas de site internet, mais j’ai une page Facebook Sacé Nature. Le bouche à oreille fonctionne très bien, mais je suis présent sur les marchés près de chez moi. Je fais aussi partie de plusieurs AMAP, notamment sur Laval. Je publie régulièrement sur ma page Facebook les marchés où je me rends et les horaires, ainsi que les évènements auxquels je participe. Il y a également la liste des différents savons que je vends.
Pour l’instant je ne vends qu’en local»
J’ai donc assisté ce jour-là à la première étape de la fabrication, car une fois que la pâte à savon est versée dans le moule, il faut attendre qu’elle “prenne”.
Je suis revenue le lendemain pour photographier la deuxième phase : le démoulage et le découpage des savons.
Mais ça, ce sera pour un prochain article !
[…] afin que je réalise un reportage à l’occasion d’une production de savon. Si tu n’as pas lu l’article précédent, je te conseille de le faire avant de lire […]
De belles photos, le travail est bien mis en valeur, bravo! Et, nous avons travaillé ensemble pour la rédaction des documents BPF obligatoire dans la réglementation
Merci !